Nous avons abordé une relation passionnelle pathologique, l’érotomanie, conviction délirante d’être aimé. Cette relation objectale illusoire a une parenté psychologique avec l’état passionnel normal. L’idéation de l’objet élu, l’aspect quasi obsédant de sa représentation, la dépendance, la convergence des intérêts du sujet sur un but unique avec comme corollaire le désinvestissement du monde environnant, le rétrécissement relationnel, en sont souvent des caractères communs.
Certaines entités de la passion amoureuse « normale » : le besoin insatisfait de l’objet, la nécessité d’un obstacle interdisant la réalisation de l’amour, l’espoir d’une satis¬faction possible, se rencontrent aussi dans cet état passionnel pathologique.
Dans l’érotomanie, le sujet place une relation imaginaire et projective à l’autre (l’objet). Le sujet forge un délire coupé de la réalité extérieure.