Cibler la pensée d’Ernesto Che Guevara n’est pas mince affaire. Celui que l’on dénommait le commandante, a jusqu’à sa mort laissé à d’autres le soin de le caractériser. Humaniste, communiste, socialiste, anti-impérialiste, révolutionnaire romantique et encore bien d’autres adjectifs tentent à l’heure actuelle de formuler une définition cohérente de ce personnage devenu mythique. Mais ce héros de la révolution cubaine, était-il si en phase avec l’étiquette que certains lui collent à l’heure actuelle? Quelles furent ces convictions qui l’amenèrent à quitter son Argentine d’origine pour entreprendre un voyage qui le conduisit à apporter son soutien à une révolution que peu de personnes auraient jugée envisageable?
Lorsqu’il cherche une définition adéquate à donner au parti marxiste-léniniste, Ernesto Guevara emprunte des morceaux de discours énoncés par Fidel Castro : « Des individus unis par une communauté d’idées qui se groupent pour donner vie aux conceptions marxistes, c’est-à-dire pour accomplir la mission historique de la classe ouvrière .». Il ajoute qu’un parti ne peut vivre éloigné de la masse populaire et doit en permanence se remettre en question. La construction du groupe ne peut se faire qu’avec des membres issus de la classe prolétaire. Il n’est, en effet, pas envisageable de créer un parti socialiste dont les cadres dirigeants seraient, eux-mêmes, des exploiteurs de la classe ouvrière.