Dans un premier temps j’ai assisté en doublure aux entretiens. Ensuite, lorsque je me suis sentie prête, j’ai reçu seule les femmes, en envisageant les solutions possibles les plus adéquates. Je soumettais mes hypothèses d’orientation à un membre de l’équipe, qui l’infirmait, la confirmait ou la complétait. A présent, je prends la responsabilité des orientations que je propose, mais il n’est pas rare que je sollicite l’avis de mes collègues, compte tenu de la complexité des difficultés rencontrées. Au regard du nombre de femmes qui se déplacent, qui appellent, je constate la nécessité de lieux d’accueils inconditionnels comme la permanence.
Cette possibilité donnée aux femmes d’être écoutées sans rendez-vous procure un dynamisme. Même s’il n’y a pas forcément de réponse, nous pouvons dédramatiser la situation, apporter l’affirmation d’une écoute attentive et compréhensive. Ce soutien, est parfois le premier que ces femmes rencontrent face à leurs difficultés : Lors d’une permanence, il m’est arrivé de ne pas trouver de solution concrète à des femmes mais de les avoir soutenues moralement, de leur donner le courage de poursuivre les démarches, d’aller de l’avant. A travers l’écoute, nous tentons d’évaluer avec elles où elles en sont. Dans le cas d’une femme subissant des violences, nous tentons, elle et nous, de voir si elle peut tenir encore dans ce contexte et pour combien de temps. Nous lui ôtons la position de victime, la responsabilisons sur les décisions à prendre.
C’est elle qui jugera si elle doit partir, ou non, le soir même. Pour une femme victime de violence conjugale, nous savons que les départs sont difficiles et coûtent beaucoup. Il faut donc toujours avoir à l’esprit que nous pouvons oeuvrer pour que cette dernière ait un toit le soir même. Mais, nous ne maîtrisons pas tout de l’urgence. Une femme peut quitter l’APIAF le lendemain de son hébergement et retourner au domicile conjugal. Même si la première réaction de la travailleuse sociale est d’être déçue, il s’agit de valoriser l’idée selon laquelle, à moment donné, il aura été possible, à cette femme de partir.
Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes deux, elle, femme en difficulté et nous travailleuses sociales. Cette manière d’aborder la personne substitue à la position de victime celle d’actrice de sa vie. Les conditions d’accueil, d’échange sont mises en place pour qu’elle se sente le plus à l’aise possible et que ce fait favorise une relation de confiance.
Catégorie: | Rapport de stage Assistant de service social |
Type de fichier: | application/pdf |
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