Étudiante en formation d’assistant de service social, j’ai effectué mon stage de deuxième année au sein du Conseil départemental de la Drôme. J’ai été accompagnée d’une assistante sociale exerçant en polyvalence de secteur. Pendant mon stage, j’ai eu l’occasion d’assister à différents entretiens avec plusieurs orientations possibles. J’ai pu observer les multiples problématiques rencontrées par le public qu’accueille l’équipe du Centre Médico-Sociale (CMS). Une des plus prégnantes concerne la violence conjugale. En effet, durant les réunions d’équipe beaucoup de situations de violences sont abordées. Elles concernent principalement des femmes qui subissent des violences de la part de leurs conjoints/concubins.
De par les entretiens que j’ai réalisé seule ou en binôme avec ma référente concernant cette problématique, un aspect m’a tout particulièrement interpellé. J’ai constaté que l’accompagnement de la violence conjugale auprès des femmes dont les origines culturelles sont différentes de celle de notre pays, m’embarrassait beaucoup. Ces femmes parlent de cette violence subie comme d’une évidence, d’un geste anodin de la part de leurs maris. Ces propos auraient également pu être relatés par une femme occidentale enfermée dans la spirale de la violence conjugale. Mais ce qui a particulièrement retenu mon attention, c’est le caractère normatif de ces situations, où, violence et soumission font partis intégrante d’un quotidien, mais bien au-delà, et surtout d’une culture. Un sentiment partagé, par bon nombre de travailleurs sociaux. Ce sentiment était partagé par un grand nombre de travailleurs sociaux). Cet accompagnement m’a beaucoup questionné du point de vue de la place du travailleur social et du comportement de la victime. En effet, je me suis questionnée à nombreuses reprises sur ce qui retenait la femme de ne pas quitter son mari.
J’avais comme représentations que toutes les femmes battues étaient fragiles psychologiquement. J’appréhendais d’accompagner ce public car je pensais ne pas pouvoir être assez attentive à leurs difficultés et de ne pas arriver à mettre de côté mes préjugés. Je pensais avoir du mal à voir la personne comme une femme dans son intégralité et non une femme victime. L’idée qu’elles soient battues et qu’elles consentent à rester avec leurs maris m’agaçait beaucoup. Je ne comprenais pas la soumission subie par ces femmes et les normes sociétales en vigueur dans leur pays natal. Ces entretiens ont bouleversé mes représentations et m’ont remise en questions perpétuellement, ce qui m’a fait choisir ce thème afin d’approfondir mes connaissances. L’assistante sociale se doit de comprendre les besoins des usagers pour mieux l’accompagner. Si l’écoute revêt une importance capitale dans le travail social, elle peut parfois souffrir d’interférences, d’autant plus lorsque l’émetteur et le récepteur ne disposent pas du même langage, voire des mêmes codes sociaux. A l’heure de la mondialisation, la rencontre interculturelle devient courante.
Aussi enrichissante soit-elle, elle provoque néanmoins des difficultés dans le cadre de l’intervention sociale et soulève un certain nombre de questions. Ce qui m’a amené à formuler la problématique suivante : En quoi les violences conjugales qui ne font pas partie de nos normes sociétales confrontent l’assistante sociale aux limites de la relation d’aide ? Afin d’étayer les propos de ma problématique, je vous présenterez dans une première partie le contexte institutionnel d’un Centre Médico-Social. Ensuite, j’essayerai de comprendre en quoi les violences conjugales peuvent être liées aux normes et aux valeurs sociétales d’un pays. Enfin, pour finir, j’essayerai d’analyser les limites de la relation d’aide et leurs impacts sur l’accompagnement social.
Catégorie: | Rapport de stage Assistant de service social |
Type de fichier: | application/pdf |
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