Le fil conducteur de ma recherche a été la question de la rencontre dans la relation éducative. Il me semble maintenant assuré que la rencontre n’est pas le résultat d’une décision, mais bien celui d’ouvertures réciproques. Le temps de présence de chaque membre d’une équipe éducative représente autant de possibilités de voir se réaliser une rencontre. Tout d’abord elle prend forme et s'établit depuis un moment de rendez-vous institutionnel, car un
professionnel et une personne accompagnée ne sont pas là par hasard. À charge pour le professionnel d’investir sa présence, de se saisir des évènements et d’en faire un moment d’éducation. L’accueil particulier qui sera réservé à telle jeune fille lors de son admission lui permettra, peut-être, ainsi d’avoir le sentiment, l’intuition, d’être unique aux yeux de l’autre.
C’est un agencement singulier de manières de faire, soumis aux évènements et aux effets de l’instant, mais aussi réglé par les enjeux d’un projet naissant. Et lorsque le souci d’accueillir et l’estime sont vécus comme constants, alors l’intuition pourra devenir une certitude, et l’admission un accompagnement.
À travers l’accueil, au moment d’une admission, tissé de précaution et de tact, peutêtre ai-je trouvé la réponse à ma question. Comme les points qui se juxtaposent pour constituer une ligne, les rencontres au quotidien par leur nature, figureront la nature de la rencontre dans le cadre de l’accompagnement. Ainsi prendra forme mon engagement dans l’action dont le sens sera celui d’un discernement des besoins de la personne accompagnée.
Cette entreprise ambitieuse ne sera sans doute possible qu’aux conditions qu’elle soit partagée
et soutenue par l’équipe dont je serai membre et dès lors qu’elle s’inscrira dans le projet institutionnel.