La situation qui a déclenché mon questionnement s’est produite lors de mes dix premières minutes de mon arrivée au CHRS, lorsqu’un éducateur m’a proposé de l’accompagner à la clinique, il allait voir un Monsieur qui venait de faire une nouvelle tentative de suicide. Suite à cette visite, un certain nombre de réunions tournées sous forme de débat a eu lieu. Le questionnement était sur du sens de notre accompagnement et donc celle du sens de la nouvelle prise en charge de ce Monsieur.
La décision finale a été de ne pas le reprendre car l’institution n’était plus adaptée et ne pouvait plus répondre à ses besoins.
Face à cette réponse donnée, un grand nombre de questions m’ont interpellées notamment celle de la notion d’impuissance mais aussi sur les missions d’un CHRS, la situation de détresse de la personne…
Je me suis aussi interrogée sur ma place en tant que jeune stagiaire (ce que je devais faire, comment…)
Etre éducateur, c’est à mon sens, aider l’autre à vivre mieux avec ses souffrances, ses capacités et incapacités.
Ce métier se fait avec ce que nous sommes, nos compétences, notre souci de la relation et nos limites.
Nous sommes dans l’obligation de prendre du recul professionnel pour nous comme pour l’autre si l’on veut bien travailler, et sortir d’une situation trop prenante, pouvoir se déplacer et analyser les enjeux d’une situation.
L’éducateur effectue un accompagnement social qui se traduit par un acte éducatif, il doit permettre aux résidents d’acquérir une meilleure autonomie et s’insérer dans la société. En effet c’est celui qui doit créer un pont entre le monde d’exclusion et celui de l’inclusion en suscitant la multiplication de liens sociaux entre le résident et la société.