Rapport de stage dans un FAM:
Marie, âgée de 63 ans est accueilli au FAM depuis le 19 janvier 2007. Marie est une personne
autonome dans les actes de la vie quotidienne, mais nécessite d'être accompagner pour son hygiène.
Elle a un contact facile avec le personnel éducatif mais plus complexe avec les autres résidents, soi
elle est en retrait, soit envahissante. Sa forme de communication est limitée à la sphère de ses
intérêt, elle sait se faire comprendre, mais comprend et accepte difficilement les limites. Marie est
atteinte d'un handicap mental et d'un trouble bipolaire. Ce dernier engendre chez Marie des épisodes
d'état de dépression qui se caractérise entre autre, par un cycle où elle dort beaucoup C'est une
personne qui passe d'un état de dépression qui se caractérise entre autre, par un manque d'appétit et
une somnolence, à un état d'euphorie exagéré où Marie est pleine d'énergie permanente et
démesurée. Elle a vécu 25 ans dans un hôpital psychiatrique.
Je débute ma journée à 8h en ce lundi matin, je me rends dans la salle où les résidents prennent leur
petit déjeuner. Marie me sollicite pour que je l'accompagne à la toilette. Je fis part de sa demande à
une éducatrice qui était présente dans la salle. Celle-ci accepte. Nous nous rendons dans le couloir
qui donne sur les chambres des résidents et donc sur sa chambre comprenant sa douche. Dans ce
couloir se trouve les corbeilles à linge pour y déposer le linge sale des résidents après la douche.
Marie est devant moi dans le couloir en direction de sa chambre quand cette dernière enlève sa
chemise de nuit pour la mettre dans la corbeille à linge sale. Elle se retrouve donc en petite culotte
au milieu du couloir. Je lui demande alors de remettre sa chemise de nuit tout en lui disant que
quelqu'un pourrait la voir nue et que l'on n'enlève pas sa chemise de nuit à cet endroit mais dans sa
chambre. Marie ne m'a pas écouté et a continué de marcher jusqu'à sa chambre.
Questionnement et thème :
Je me demande d’où vient le manque de pudeur de Marie, l'a t-elle toujours eu ou a t-elle perdu ce
sentiment en institution. Ou alors ne lui a t'on pas appris à l'avoir, ne l'a t'elle pas correctement
assimilé à cause de son handicap ? J'ai ainsi pu constater cette problématique chez plusieurs
résidents. Cette question m'a amené à me demander si ce n'est pas la vie en collectivité qui
engendrerai le manque de ce sentiment.. En ce qui concerne l'accompagnement à la toilette, pour
ceux qui le souhaite, je constate que les résidents sont amenés à se montrer non seulement nus mais
à être accompagné à la douche avec différents professionnels. Serait-ce devenu une habitude, le fait
de se montrer nue quotidiennement devant différent membre de l'équipe, ce constat n’induirait-il
pas le fait ne plus avoir peur de s’exhiber devant leurs camarades ? Leur handicap n’altérerait-il pas
ce sentiment? Ne serait-il pas également à cause de l'absence de conscience de schéma corporel que
l'on retrouve chez certaines personne en situation de handicap mental ?
A la suite de cette situation qui m'a amenée à ces multitudes questions, il me semblerait pertinent de
traiter le sujet de la pudeur, ce sentiment que ces personnes n'ont visiblement pas ou mal acquis. J'ai
voulu savoir ce qu’était la pudeur. Dans le contexte institutionnel, les professionnels se doivent
d'accompagner les résidents à respecter les règles de vie collective, cela passe par un
accompagnement vers une pudeur physique. A travers cette dernière, le professionnel tend vers un
respect d'eux même et des autres ainsi qu'à favoriser une meilleure image de soi. Pour accompagner
ces personnes vers ce sentiment tout en respectant leurs déficiences, leurs incapacités ainsi que leurs
handicaps, il me semble judicieux de connaître quelques notions qui entourent la pudeur. A savoir :
son histoire, son conditionnement mais également ce qui se passe d'un point de vue psychologique
autour de ce sentiment. Ce sujet en englobe également d'autres ce qui rend ce thème complexe mais
riche à la fois.