Voici donc ma situation : Sur vingt résidants, le premier contact se passe bien avec 19 d’entre eux. Presque tous...sauf André. Je m’adresse à lui comme je le fais avec les autres, je lui dis « bonjour » en souriant, je le regarde, je suis à un mètre de lui, je suppose donc qu’il me voit et qu’il m’entend mais rien. Pas un mot, pas un regard, pas même un sursaut. Je me dis qu’après tout il n’a peut-être pas envie de me parler, qu’il lui faut du temps pour s’habituer à ma présence.... Mais quand ce scénario se répète pendant quatre jours consécutifs, je commence à douter et à me remettre en question. Pourquoi ne veut-il pas me répondre ? Comment devrais-je m’y prendre ? C’est pour cela que mon thème sera la rencontre avec un résidant psychotique avec la problématique suivante : comment aller à la rencontre d’un adulte psychotique ?
Pour tenter de trouver une réponse, je pense qu’il est important de définir, en premier lieu, le terme de « rencontre ».
Il me semble qu’après ce qui vient d’être dit, si l’acte éducatif est fait d’imprévus, de risques, d’étonnement, l’éducateur sera forcément amené sur le chemin de la rencontre avec l’usager. Après ces recherches, je me suis aperçue que j’aurais peut-être du adopter un comportement différent vis-à-vis d’André, plus tactile peut-être.
Cependant, il est évident que les quelques « codes » de rencontre avec un psychotique qui ont été relevés, ne sont en aucun cas une recette miracle du comportement à adopter. Chaque personne étant unique, la psychose est vécue de manière différente et doit être abordée à chaque rencontre comme si on la découvrait pour la première fois. Cela dit, on peut se demander si une rencontre « ratée » empêche par la suite de faire un travail éducatif ? Les opportunités de rencontre étant nombreuses, je doute que ce soit définitif. Cependant, il est vrai que si l’on part du mauvais pied, il faudra peut-être plus de temps pour construire une relation éducative.