De l’expérience (du latin, experire = éprouver), nous retiendrons la définition générale de Claude Bernard, médecin et professeur de physique (1813-1878) qui la détermine comme « l’instruction acquise par l’usage de la vie ». On peut compléter cette définition par celle du dictionnaire de sens commun qui précise que c’est « une connaissance acquise par une longue pratique jointe à l’observation », ainsi que du dictionnaire de philosophie : « au sens empirique, c’est le fait d’éprouver quelque chose, susceptible d’enrichir le savoir pratique ». Ces trois définitions se complètent, à mon sens, puisqu’elles introduisent les notions d’apprentissage, d’observation et de ressenti. Pour moi, l’expérience est à priori un vécu, accompagné de ressentis, qui, joint à l’observation et l’analyse, peut être inclus dans un processus d’apprentissage.
A mon sens, l’expérience est une situation vécue par un individu ou un groupe d’individu qui forge son identité, la construction de soi et de son rapport au monde. Ainsi tout est expérience. Cependant, on peut distinguer des expériences qui prennent plus ou moins d’importance dans la vie de l’individu ou du groupe d’individu selon l’intensité du ressenti au moment du vécu : il y a des expériences qui « marquent » plus que d’autres, qui « laissent des traces ».
L’expérience est d’une grande utilité dans l’intégration sociale. Elle facilite l’échange dans la comparaison avec d’autres situations vécues mais c’est aussi un gage de confiance pour les éventuels collaborateurs, notamment dans le milieu professionnel : une personne ayant une grande expérience dans un domaine a souvent plus d’influence et plus d’arguments pour défendre son point de vue qu’une personne qui en est dépourvue. Dans l’action, l’expérience permet de savoir gérer une situation ou une émotion grâce au vécu et aux réflexions que l’on en a tiré en prenant du recul.