Nous sommes trois étudiants effectuant notre stage à responsabilités en internat éducatif, auprès d’adolescents. De nombreux objectifs tels que la scolarité, l’accès à l’autonomie, les relations familiales etc. peuvent être fixés au cours du placement.
La mise en place de moyens pour parvenir à ces objectifs se fait par l’intermédiaire du quotidien de l’institution, de relations privilégiées avec l’éducateur référent mais aussi avec le groupe de pairs. Nous voyons donc que l’accès aux objectifs de séjour du jeune ne peut se faire que dans la rencontre avec d’autres, que ces autres soit des personnes, des institutions ou encore la loi. C’est pourquoi, nous nous sommes demandé comment le quotidien de l’adolescent placé en internat éducatif permet-il sa socialisation ?
Après avoir défini les termes de la question, nous verrons pourquoi nous pouvons parler de socialisation en internat éducatif. Nous verrons enfin les outils dont l’éducateur spécialisé dispose pour tendre à la socialisation des adolescents placés.
D’après cette étude, nous avons vu que le processus de socialisation se « met en marche » dans l’altérité.
En effet, que ce soit dans l’adoption d’un rythme de vie, des règles posées par l’institution, dans le partage du quotidien avec les pairs, la plupart des actions que nous pouvons produire sont sources de socialisation.
Cependant, la démarche de recherche effectuée dans le cadre de l’unité de formation n°8 reste bien évidemment théorique. Ainsi, à la suite de nos diverses expériences, nous avons pu constater, les uns et les autres, que la réalité de terrain n’est pas aussi simple et idyllique.
En conséquence, sur nos futurs lieux de travail, nous pourrons nous retrouver face à des adolescents :
- n’adhérant pas à notre discours,
- se mettant en opposition,
- fuyant l’institution
- ou au contraire, demandant une attention exclusive.
Certains même, nous montrant l’ensemble de ces comportements.
Souvent, les éducateurs sont surpris par le comportement des adolescents dont ils ont la charge. Ils se trouvent positionnés entre la réalité que le jeune leur laisse voir, et leurs propres désirs vis à vis de ce dernier.
Cette position d’entre deux apparaît toutefois nécessaire et constructive pour l’adolescent.
Lin Grimaud dans un article intitulé Psychanalyse et adolescence nous explique ainsi que « La position des éducateurs en « pièce d’usure » apparaît donc inévitable dans cette confrontation adulte – adolescent et caractérise sans doute une modalité de la forme d’étayage qui est en jeu et que l’on retrouve dans cette sorte de combat insistant pour modifier l’autre et le faire devenir comme on veut qu’il soit » .
La question qui se pose ici est donc d’ordre éthique. L’éducateur doit-il faire devenir l’adolescent tel qu’il veut qu’il soit ou bien doit-il permettre à l’adolescent de devenir celui qu’il souhaite devenir, dans le cadre (bien entendu) du respect des autres et de lui même.