Je travaille dans un centre de soins pour jeunes toxicomanes depuis cinq ans et je mène à nouveau depuis quelques temps l’activité « randonnée », chaque mercredi, avec un petit groupe de résidents.
Ce que je tiens à mettre en avant, c’est d’abord le dépaysement, quitter la structure pour rejoindre un site « exceptionnel », dont la Lozère regorge.
Ensuite, nous entamons un parcours à pieds, qui demande le plus souvent un gros effort, pour parvenir sur une corniche, gravir un petit sommet de moyenne montagne, mais permet de jouir d’une vue incomparable, d’observer des vautours, des paysages pittoresques.
Ainsi, autour d’un engagement physique, j’essaye de mettre au travail la relation avec les jeunes, pour les aborder autrement, dans un espace qui, même s’il est toujours « institutionnel », est autre, dans lequel je n’ai pas la même place.
M’étant bien rendu compte que l’atelier que j’animais précédemment ne correspondait ni aux attentes des résidents, ni aux miennes, j’ai bien senti que je devais être pleinement impliqué dans mon action éducative lors de l’activité.
La pluralité des actions que nous menons doit mener, je pense, à travailler différemment les évènements du quotidien, la parole du jeune, les problèmes : ce qu’exprime le jeune est en l’occurrence posé et parlé autrement, dans le cadre d’une randonnée, qu’il ne l’était dans l’atelier que j’animais auparavant.
Cette position permet à un résident d’élaborer plus en confiance autour de ses problèmes et de les mesurer dans un espace différent de celui de la structure mais aussi dans l’effort.
Il peut ainsi se décoller de sa problématique ou la relativiser, dans un cadre qui peut le surprendre :