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Educateur de jeunes enfants

L’éducateur de jeunes enfants favorise le développement et l’épanouissement des enfants de moins de 7 ans. Il intervient principalement dans les lieux de garde collectifs et toutes les structures d’accueil de la petite enfance.

Des repères pour ne pas se perdre

Des repères pour ne pas se perdre

C’est en maison d’enfants que s’est forgé mon désir de devenir éducatrice de jeunes enfants. En effet, je m’étais informée sur le public accueilli dans ce genre de structure, sur ses besoins, sur le travail des éducateurs… auprès de professionnels et de stagiaires avant et pendant ma formation. Peu à peu grâce à ces nombreux échanges j’ai pu me faire une idée assez juste des maisons d’enfants et j’ai donc souhaité faire ma propre expérience. Mon projet de formation s’est alors construit autour de ce désir d’effectuer mon stage à responsabilité éducative dans la structure qui me donnait envie d’évoluer en tant qu’éducatrice et d’y faire des projets.

Les autres stages effectués au cours de ma formation et mes expériences passées m’ont donné la possibilité d’étudier des comportements d’enfants sains, en crèche familiale et en halte-garderie. Leurs observations répétées m’ont permis d’analyser le besoin de stabilité et de sentiment de sécurité des enfants pour évoluer et se développer sereinement et solidement dans la vie. Cette stabilité et cette sécurité est apportée par un certains nombres de choses : les repères.

Il est évident que les enfants placés en maison d’enfants ne sont pas dépourvus de repères lorsqu’ils arrivent au sein de celle-ci, cependant ceux-ci sont souvent insuffisants et ne sont pas forcément tous bons (dormir avec ses parents, manger ce qu’ils veulent…). Tout au long de ce mémoire j’ai tenté d’expliquer leur importance dans le développement de l’enfant : sécurité affective, autonomie et socialisation. Les repères que les adultes vont, dans un premier temps, apporter à l’enfant, celui-ci les fera siens. Il se les appropriera, les intériorisera et ils constitueront sa charpente psychique.

Avec ces repères il pourra, avec un maximum d’atouts, affronter le monde. Apportés à l’enfant tout au long de son développement, ils vont lui permettre d’affronter le présent et l’avenir avec sérénité et détermination. Il est évident que la séparation constitue une rupture mais elle doit permettre à l’enfant de continuer son développement et sa construction dans un environnement stable, cohérent et sain. C’est donc ici qu’intervient le rôle de l’éducateur : il va devoir prendre en charge l’enfant dans sa globalité, afin de tenter de l’amener à dépasser les blessures et les atteintes à sa personne, à son corps, à sa conscience, qui l’ont parfois si fortement perturbé. Le placement pour ces enfants constitue une passerelle nécessaire à la continuité de la construction ou reconstruction de lui-même. Certes le placement lui inflige la séparation d’avec sa famille mais doit avoir comme principal objectif de l’aider à grandir le plus harmonieusement possible.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
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Devenir mère, être l'enfant de : être Eje dans cette dyade.

Ma première année de formation d’éducateurs de jeunes enfants a été très marquée par les théories sur la séparation ainsi que par les observations que j’avais faites en stage sur le même thème. Pour le choix de mon stage à responsabilité éducative, je voulais un lieu où la séparation serait vraiment au cœur de la problématique de la structure, aussi j’ai tout naturellement envisagé un stage en Foyer de l’Enfance. Cela étant, sans vraiment en comprendre les raisons, je m’apercevais que ce qui m’attirait réellement, était non pas l’enfant séparé de sa famille mais ce qui, d’une part pouvait faire que la relation parents-enfant soit troublée, et d’autre part je m’interrogeais sur les processus que la mère et l’enfant allaient mettre en œuvre pour se séparer psychiquement et donc se différencier.

Il m’a semblé dès lors évident d’aller en stage dans un lieu où je serai au plus près des relations précoces mère-enfant, et si les services de maternité ou de maternologie (unités mères-bébé) étaient pour moi des endroits difficilement envisageables du fait de l’univers très médical ou de la rareté des éducateurs de jeunes enfants, le centre maternel me paraissait un excellent compromis.

Le jeu, un moyen pour l'enfant handicapé moteur de briser sa coquille

Pendant mon stage, je me suis occupée du groupe du jardin d’enfants qui accueille quatre enfants âgés entre 3 et 4 ans et demi. Une Educatrice de Jeunes Enfants (E.J.E.) y travaille en collaboration avec une Aide Médico Psychologique (A.M.P.). Le programme suivi est celui de la petite section de maternelle. Par ailleurs, une grande place est laissée au jeu libre. Ces enfants ont besoin de l’adulte pour la plupart des gestes de la vie quotidienne et sont confrontés à un grand nombre de situations frustrantes du fait de leur handicap. Pouvoir faire des choses soi même, c’est se valoriser en tant qu’être humain, car l’aide d’autrui n’est plus indispensable, on a un sentiment de fierté. Ces enfants vont grandir, devenir des adultes.

Dans notre société, les adultes n’ont besoin d’aucune aide, ils font tout eux-mêmes. J’ai remarqué que l’on a tendance à faire beaucoup de choses à la place de l’enfant handicapé moteur parce que l’on est persuadé qu’il n’y arrivera pas ou parce que cela ira plus vite de le faire à sa place. Pourtant, si l’on persévère dans cette direction, l’enfant pourra prendre l’habitude d’être assisté pour tous les actes de sa vie et perdra tout goût de l’effort. Parallèlement, pouvoir faire des choix, c’est se positionner en tant que sujet, c’est s’affirmer, faire preuve d’esprit critique. Suite à ces constats, deux termes me sont venus à l’esprit : autonomie et indépendance. Nous utilisons souvent indifféremment les deux termes pour signifier la même chose. Pourtant ils ne sont certainement pas des synonymes.

Les émotions au centre du développement de l'enfant

Après avoir constaté que le jeune enfant était un être débordant d’émotions, j’ai cherché à comprendre le rôle de celles-ci dans son développement. J’ai ainsi pris conscience que les émotions avaient une fonction essentielle dans notre vie. Pourtant malheureusement, elles sont souvent refoulées au profit des "bonnes" conduites sociales et peuvent handicaper l’individu dans son évolution et sa construction identitaire. Les structures d'accueil de la petite enfance sont souvent la première expérience de la vie en société qui colorera le vécu émotionnel. A la maison d’enfants Gustave Stricker, l’expression des émotions est souvent débordante. J’ai ainsi construit mon action éducative et ma question centrale autour des émotions: comment prendre en compte les émotions dans l’accompagnement du jeune enfant? L’hypothèse avancée dans ce travail est que l'éducateur doit prendre en compte les émotions de l’enfant, par une attitude d'écoute qu’il lui permette de s'exprimer et d'avoir plus confiance en lui, favorisant ainsi sa construction identitaire.

Cette hypothèse a pu être confirmée au fil du stage grâce à l'action éducative que j'ai mené et qui était basée sur les principes de l'écoute active. L’expression artistique, l’observation de l’enfant ou le sentiment de liberté que l’EJE peut lui offrir en aménageant l’espace par exemple, sont autant de pistes qui permettent de prendre en compte l’enfant plus globalement. Il faut cependant garder à l'esprit que les émotions sont aléatoires d’une personne à l’autre et que les personnalités ne s’accordent pas toujours dans un groupe. Ce que je retiens de ce travail est que l’écoute est une notion fondamentale de la pratique de l’EJE. Le fait d’écouter sans émettre de jugement et de me donner la peine de comprendre la situation de l’enfant par ses propres yeux a transformé mes valeurs, mais aussi mon attitude personnelle, mes émotions, et la prise en charge de l'enfant. En effet, la prise en compte de ses émotions permet à l'enfant d’exister, d’avoir confiance en lui et de se lancer dans de nouvelles expériences. C'est ainsi il construit son identité.

Un élément important a manqué à mon action éducative. Il s'agit de la dimension familiale. Pendant mon stage, les parents des enfants accueillis n’étaient pas très présents. Or il est primordial de pouvoir bien recevoir et écouter les familles afin qu’elles puissent se sentir reconnues et acceptées au sein de la structure d’accueil. Cet échange est très utile à plusieurs niveaux: il permet d'une part d'établir un lien de confiance entre les parents et l'EJE, ce qui enrichit sans aucun doute le travail du professionnel, et d'autre part il permet d'alléger le poids de la séparation en laissant à chacun la possibilité d’exprimer son ressenti. Il faudra à l'avenir que j’envisage des solutions me permettant de prendre mieux en compte cette dimension dans ma future pratique professionnelle pratique.

Prévention précoce pour l'EJE : penser au quotidien un accueil prévenant

« L’enfant est, pour l’humanité, à la fois un espoir et une promesse ». Ces mots de Maria Montessori nous rappellent les enjeux de la toute petite enfance et son rôle essentiel dans la construction de l’individu et du citoyen qu’il deviendra. Posés comme une évidence au début de ce mémoire consacré à la prévention, ils s’inscrivent pourtant en décalage avec les politiques actuelles d’accueil et d’accompagnement du jeune enfant. La période des 0/3 ans est trop souvent oubliée des discours politiques.

Les pratiques qui s’y rattachent sont parfois réduites aux soins physiques ou à des préoccupations hygiénistes alors que la petite enfance constitue, selon moi, un enjeu majeur par sa dimension préventive. L’accueil des enfants défavorisés en crèche et la scolarisation dès l’âge de deux ans semblent être actuellement les seules politiques préventives. Mais suffit-il de séparer un jeune enfant et de l’accueillir en collectivité pour le protéger des dysfonctionnements relationnels qu’il subit dans sa famille ? Est-il possible de pallier les carences affectives et éducatives sans penser à la qualité de l’accueil qui sera proposée à ces enfants déjà fragilisés ?

Sur le terrain des pratiques, les professionnels se confrontent à de multiples paradoxes. Ainsi, bien que leurs connaissances théoriques du développement du bébé insistent sur le rôle fondamental des premières années de la vie, ils assistent, impuissants, à la dégradation des conditions d’accueil. Alors que les auteurs soulignent l’importance des premiers liens d’attachement, ils constatent des saccages réguliers dans le secteur de la prévention ou du dépistage précoces. Certes, la loi de Mars 2007 réformant la protection de l’enfance pose la prévention primaire et le signalement comme deux axes essentiels à cette protection. Pourtant, les moyens d’action se raréfient et les crédits alloués aux PMI sont réduits.

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