Je crois que ma perception de tout cela a commencé à évoluer quand j'ai demandé à Bethie comment elle faisait pour distinguer ce qui relevait du caprice et de la réelle demande chez Natacha. Elle m'a alors répondu qu'on ne pouvait pas vraiment parler de caprice cher les personnes atteintes de psychose. C'est alors que j'ai réalisé que je ne m'étais toujours pas renseigné sur ce qu'était la psychose. J'ai emprunté Les Psychoses infantiles de M. Lemay, et le Moi-Peau de D. Anzieux, et au fur et à mesure de ma lecture, grâce notamment aux cas cliniques cités en exemple, plusieurs zones d'ombre ce sont éclairées. J'ai découvert ainsi l'angoisse de morcellement, ce qui permet de mieux comprendre certains mécanismes, comme l'immuabilité, les rituels, les stéréotypies, l'agressivité... Je ne prétends pas être en mesure d'expliquer chaque manifestation symptomatique de Natacha, mais rien que le fait d'accepter que chacune d'entre elles soit un langage, une façon, maladroite et inadaptée, certes, mais étonnamment adaptative de s'exprimer, a changé du tout au tout mon ressenti sur cette personne.