En séjour adapté et en psychiatrie, la vie quotidienne est d’une grande importance et nous devons aider les personnes dans différents gestes de tous les jours, comme les aider à manger, les aider à leur toilettes, parfois les changer, les vêtir… Ces gestes sont importants au bien-être des personnes et ne doivent pas se résumer uniquement à des gestes techniques.
Dès lors des interrogations sont venues à moi, dans cette gestion de la vie quotidienne. De plus parfois on observe des comportements qui nous posent question, qui peuvent aussi nous déranger. Je me suis beaucoup questionnée sur les notions de pudeur et d’intimité qu’engendraient les gestes du quotidien, mes périodes de travail étaient assez courtes en séjour adapté une quinzaine de jours et en service de psychiatrie un mois, alors comment en une période aussi courte établir une relation de confiance, un lien pour respecter au mieux l’intimité de la personne, ses habitudes, et le faite qu’il faut qu’ils me dévoilent leur corps.
Les notions de pudeur et d’intimité sont difficiles à définir, puisque qu’elles renvoient à des dimensions personnelles et sont différentes pour chacun. Comme on a pu le constater la pudeur et l’intimité se définissent par le psychisme de chacun mais aussi par les codes sociaux de la société dans laquelle nous vivons. Donc il n’existe pas une définition de la pudeur et de l’intimité mais des définitions, une définition pour chacun d’entre nous. Le personnel des institutions doit donc accepter que les notions de pudeur et d’intimité sont différentes pour tous et que notre seuil de tolérance par le fait n’est pas le même.
Au départ mon travail devait porter uniquement sur les notions de pudeur et d’intimité chez la personne ayant une déficience intellectuelle en institution. Au fil de mon travail de recherche et de ma réflexion, je me suis aperçu que ces notions me toucheraient dans mon travail, quelque soit le public avec qui je serais amenée à travailler.