L’Œdipe est donc pour l’enfant une épreuve de vérité, une rencontre insupportable avec le pire pour lui et en lui. Mais la confrontation est nécessaire pour pouvoir pacifier ses conflits, apaiser ses tensions, orienter son désir. De l’accès au Nom-du-Père, à la fonction paternelle dépend le rapport du sujet à la réalité, au lien social ainsi que le processus de subjectivation. Pour Michel Lapeyre, pas de triangle oedipien mais un « jeu à quatre coins » où le père vient s’ajouter au trio mère/enfant/phallus : le père dissocie l’enfant du phallus auquel il s’identifiait (comme ce qui comble sa mère) et par cette opération le sépare de la mère. Du coup, le sujet doit se positionner face à son existence, sa réponse lui appartient. On s’aperçoit en outre que la forme simplifiée de l’Œdipe, à savoir, un désir sexuel d’un côté, un vœu de mort de l’autre est surtout valable pour le garçon et est quelque peu caricaturale (les choses sont plus complexes que ça).