La sécurité, et son pendant l’insécurité, est l’un des thèmes qui traverse les sociétés humaines depuis que l’homme est homme. Dans son acceptation générale, la sécurité correspond à un état d’esprit confiant et tranquille qui résulte du sentiment, bien ou mal fondé, que l’on est à l’abri de tout danger. Pour le dictionnaire Larousse, c’est une situation dans laquelle quelqu’un, quelque chose n’est exposé à aucun danger, à aucun risque d’agression physique, d’accidents, de vol, de détérioration… La sécurité serait à associer à un sentiment diffus plus ou moins défini qui donne le loisir aux individus d’évoluer sereinement au contact de leur environnement sociétal.
Si les concepts de sécurité et d’insécurité peuvent se décliner dans différents champs (économique, environnemental, alimentaire, protection sociale…), il en est un qui a depuis toujours attiré plus particulièrement l’attention de tous, l’omniprésence des délits mettant à mal l’ordre établi et la sécurité des personnes dans leur intégrité.
Le constat posé actuellement est le même que celui que posait Hésiote en son temps : la jeunesse est associé à la notion de risque pour la sécurité. Mais de quelle sécurité parle-t-on ? De celle des classes établies ou de celle de l’ensemble du corps sociale ? Au regard de la loi sur la prévention de la délinquance votée en mars 2007, comme de la remise en cause récente des principes de l’ordonnance de 45 relative à l’enfance délinquante ou du passage de l’âge de la responsabilité pénale à 13 ans, il semblerait que la volonté de criminaliser la jeunesse soit un objectif non avoué mais bien présent dans l’esprit des lois précitées. Pour son impact dans la société, la question à se poser pourrait être celle-ci : la société ne serait-elle pas devenue intolérante ? Combien d’actes référencés comme délits aujourd’hui étaient gérés sous d’autres modes, il y a ne serait-ce que 20 ans ? L’intervention de la police et de la justice ne venaient alors qu’après l’échec de diverses formes d’autorégulation sociale.