La réinsertion professionnelle des travailleurs handicapés
Les attentes de l’entreprise au regard de la population de travailleurs handicapés psychiques sont la performance et leur capacité à entretenir un relationnel adapté. Il est évident que ces personnes risquent de se trouver en difficulté face à ces exigences mais la possibilité donnée aux ESAT de proposer des mises à disposition peut permettre une adaptation progressive. Le détachement en entreprise des travailleurs handicapés est un moyen qui permet de faire évoluer positivement les représentations de l’entreprise sur le milieu protégé et également sur le handicap psychique.
La fonction d’un chargé d’insertion dans les ESAT est une fonction en voie de développement, du moins sous cet intitulé et avec cette mission. Nous sommes loin de constituer une population homogène, chaque structure fait selon ses moyens et son projet d’établissement, même si les lois de 2001, instituant un projet individualisé pour chaque usager, et de 2005, pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées, ont réaffirmé la vocation médico-sociale et favoriser les passerelles entre le travail protégé et le milieu ordinaire.
Privilégier l’insertion suppose une démarche particulière qui complète le travail déjà réalisé en ESAT. En faire une spécificité, c’est une façon de rappeler que l’insertion ne se décrète pas, mais qu’elle s’organise, et doit se faire avec des moyens et le concours des personnes concernées.
Les actions de certains établissements du milieu protégé apportent la preuve que l’insertion des travailleurs en situation de handicap psychique est possible.
Il existe néanmoins une autre alternative à la réinsertion que le milieu ordinaire ou le milieu protégé, celle du soutien individualisé au travail (IPS, Individual Placement and Support) qui a été développé dans le monde anglo-saxon. Bien qu’il ait largement fait les preuves de son efficacité, supérieur aux autres pratiques, en termes de réinsertion professionnelle durable, il reste très méconnu en France.
Alors que nos modèles classiques inversent le principe, c'est-à-dire qu’il s’agit d’insérer au plus vite en milieu ordinaire de travail les personnes, sans étapes préparatoires qui ne font que différer le retour au travail en milieu ordinaire.
L’originalité de cette pratique repose sur l’importance donnée au soutien dans le travail. Ce soutien est apporté par un job-coach qui est défini comme un formateur et reste un intervenant externe à l’entreprise. Cependant, le soutien dans l’emploi n’est pas la solution à tous les problèmes d’insertion professionnelle.
Il est nécessaire de s’appuyer sur d’autres offres de services afin d’analyser les besoins et faire un travail d’orientation car certains métiers s’apprennent. Ainsi le travail en réseau avec les partenaires sociaux est essentiel pour la complémentarité des actions.