C’est beau l’amour ! C’est fort. Une force venue d’on ne sait où, un merveilleux mystère en somme. Une dynamique qui insuffle sa beauté à de nombreuses œuvres artistiques, littéraires, musicales : Le Roméo et Juliette de Prokofiev vient par exemple nous toucher tant dans l’amour qu’il met en scène que dans la haine qu’il nous laisse entendre alternativement.
Et me voilà éducatrice en formation dans un institut médico-éducatif avec une jeune fille qui se “colle” physiquement à moi. J’admets dès le départ avoir eu des “atomes crochus” avec cette jeune personne, mais me voilà dans l’embarras pour gérer cette situation pour le moins déplacée. L’amour ça peut aussi mettre sacrément mal à l’aise. Honnêtement me voilà “dans le pétrin” pour exercer mon rôle d’éducatrice.
Ce qui se joue dans l’affectif, dans le transfert est une voie d’accès du sujet vers son autonomie : l’éducateur spécialisé vient se placer à l’articulation de cette ouverture au monde.
Travailler avec de l’affectif qui s’exprime tous azimuts, nous le vivons au quotidien et nous sommes confrontés à la difficulté de ces maniements de transferts. Je ne suis pas la “copine” de telle résidente, je ne suis pas une geôlière non plus, il m’est possible d’accompagner une activité de loisir où la personne se situe dans la dimension du plaisir ; je suis dans une relation éducative qui est avant tout une relation humaine.