Il y a quelques années, une phrase que Primo Lévi a prononcée lors d’un entretien m’a beaucoup marqué. Il disait « Entre l’homme qui se fait comprendre et celui qui ne le fait pas il y a un abîme de différence. Le premier sauve sa vie. » Bien sûr cette phrase est appliquée dans un tout autre contexte que celui dans lequel j’évolue, mais elle m’a surtout fait réfléchir sur son sens plus généraliste. Si j’avais à compléter cette citation, je dirais que se faire comprendre dépend pour beaucoup de celui qui écoute. Ainsi la première des qualités que se doit d’avoir un éducateur, c’est cette capacité d’écoute et de déchiffrage. Pourrait-on, comme Primo Lévi sait si bien le dire, « sauver des vies » en sachant écouter ?
Pour moi, au regard de mes expériences ce positionnement éducatif de relation dynamique est applicable dans tous les champs de l’éducation spécialisée. De l’enfant à l’adulte vieillissant, de la personne en situation de déficience à la personne exclue, il existe toujours ce genre d’espace : un trajet en voiture, le sport, un café… Il est intéressent de trouver des solutions pour instaurer un relationnel différent de celui plutôt statique induit par l’institution et sa contenance. Non pas qu’une relation statique soit une mauvaise chose, mais il est intéressant de multiplier les approches pour offrir à la personne accompagnée le maximum d’opportunités.