J’ai pu me rendre compte que la séparation était au centre de la problématique de tous les jeunes accueillis en institution, qu’ils soient porteurs d’un handicap ou en carences éducatives, sociales et familiales. Une séparation réussie permet à la personne de grandir. Une séparation vécue comme une rupture, peut faire des dégâts.
Je vais exposer les situations très différentes de trois jeunes. Le premier porteur d’un handicap, est accueilli à la journée dans un I.M.E. Les deux autres sont des jeunes filles reçues à l’internat dans les « studios intérieurs ». La première est là à la demande de ses parents dans le cadre d’un accueil provisoire, l’autre est une « jeune majeure », donc, à sa demande.
Ce qui est important, c’est la permanence de l’acte éducatif et une politique commune cohérente portée par une équipe, des individus qui travaillent dans la même direction, le même but. Le projet du jeune sert de fil conducteur et de base de travail à l’équipe. C’est l’équipe qui régule le travail auprès des jeunes et qui sert de tiers nécessaire tant pour créer des liens avec eux et leur permettre de rester, que pour les accompagner vers un ailleurs qui leur appartiendra. Ces jeunes sont dans la rupture…. Dans les actes qu’ils posent et dans leurs mots, nous avons à leur démontrer que le lien ne se rompt pas aussi facilement et qu’ils peuvent eux aussi renouer avec d’autres personnes. Nous devons permettre à ces jeunes de passer de la rupture à la séparation utile.