Le but de notre travail est de construire une représentation plus claire, plus précise de la peur.
Pour cela nous allons tout d’abord faire un bond dans l’histoire, afin de voir son évolution à travers les siècles.
Le biologique et le psychologique sont très proches et irrémédiablement liés, c’est ce que nous pourrons voir dans un second temps. Ensuite nous nous pencherons sur ce que l’on est capable de mettre en place face à la peur et jusqu’où cela peut nous mener. Puis nous aborderons la peur dans le développement de la personne, en quoi est-elle nécessaire à notre construction. Nous étudierons aussi son impact dans la culture. Enfin nous terminerons sur son utilisation dans la manipulation, quel contrôle que peut exercer un tiers sur notre vie par la manipulation de nos peurs.
Avant de pouvoir conceptualiser la peur à notre manière il est important de bien distinguer la peur de l’angoisse. En effet ce sont deux notions bien différentes.
Les philosophes existentialistes les distinguent de façon très claire en faisant ressortir ce qui vient de l’être lui-même et ce qui lui est extérieur.
Pour Heidegger la peur se réfère à un fait bien précis, quelque chose de nuisible qui s’approche. L’angoisse, par contre, n’a pas de déclencheur précis, ce n’est pas le sentiment d’un être menaçant du monde mais elle vient de l’être au monde lui-même. La source de l’angoisse est quelque chose de totalement indéterminé.
De même pour Freud l’angoisse sert de signal à un danger intérieur et inconnu, ressenti par notre conscience, contrairement à la peur où le danger est extérieur et bien repéré. Dans l’angoisse il s’agit d’un signal de détresse interne, provenant de soi.