Dans un ITEP, les professionnels sont amenés à travailler avec des enfants présentant des troubles psychopathologiques qui entraînent régulièrement de leur part de l’agressivité et de la violence. Ces enfants, en mal de repères, dans l’incapacité de se maîtriser, sont plus que tout autre fragiles et tourmentés.
Le caractère extrêmement complexe et divers de la notion des différents troubles de la conduite et du comportement de ces enfants rend délicate toute définition précise. Ces enfants si différents, tous particuliers, ont des difficultés et besoins nombreux mais aussi, comme j’ai pu le constater des potentialités considérables.
Dès les premiers jours, j’ai pu assister à de nombreuses scènes de violence des enfants entre eux, mais aussi envers l’adulte, notamment dans les temps non cadrés comme la récréation ou les repas : injures, coups de poings, coups de pied, morsures, étranglements, jet de skate sur une stagiaire (traumatisme crânien)…
A partir des faits quotidiens observés, de la consultation des dossiers et de leur PPA, des échanges avec les différents intervenants dans la prise en charge des enfants (éducateurs référents et thérapeutes), j’ai pu mieux apprécier les bénéfices qu’ils pouvaient tirer de cet atelier.
La communication est difficile pour ces enfants qui nous donnent à voir ce qu’ils ne peuvent mettre en mots. Cette difficulté peut s’avérer une entrave à l’échange, à la parole et à la rencontre.
Les moments d’expression sont restreints au sein du groupe éducatif. Inscrit dans un emploi du temps, l’atelier mis en place n’a pas été soumis aux aléas du travail quotidien comme cela est le cas au niveau du groupe du « Bungalow ». Dans le cadre de cet atelier, j’ai pu me rendre plus disponible en étant davantage dans l’échange et plus attentive aux difficultés propres à chaque enfant.
Parfois significatifs, parfois anodins certains évènements ont modifié l’investissement des enfants dans l’activité : j’ai ressenti une excitation, une angoisse, un manque de concentration...