Lorsque je suis arrivé sur la villa au début du stage, j’ai volontairement mis une certaine distance avec les jeunes pour ne pas m’imposer dans leur vie. B. vivant ici depuis 8 ans, je ne voulais surtout pas qu’il ait l’impression que je voulais « prendre sa vie en main » puisque, à 17 ans, il était déjà bien avancé dans la construction de son projet personnel. J’ai donc privilégié le dialogue autour de thèmes qui l’intéressait comme le dessin ou la littérature. J’ai ainsi créé du lien avec ces supports. Puis, au fil du stage, j’ai pris part de plus en plus à des actes de la vie quotidienne qui sont autant de moyen de rentrer en relation avec le jeune. En effet, il me semble important que ce soit le jeune qui vienne chercher l’éducateur plutôt que le contraire. Lorsque la personne accompagnée vous reconnait des qualités et qu’elle se rend compte qu’elles pourraient lui servir, il accepte plus facilement l’aide que l’on peut lui apporte, et ce sur différents niveaux.
Il à donc été compliqué de me faire une place dans ce groupe. Non pas que les jeunes ne veuillent pas de moi ni que les éducateurs en poste ne m’aient pas laissé de place mais je me suis rendu compte avec le temps que la place de stagiaire était difficile à tenir. En effet, étant toujours en doublure avec un éducateur que les jeunes ont bien repéré et avec qui ils ont des relations déjà construite, ils se tournent naturellement vers lui si ils ont besoin de quelque chose .