Un dispositif novateur, souple et évolutif a été mis en place suite à la libération. Le binôme juge des enfants / éducation surveillée.
L’idée principale de l’époque était d’isoler l’enfant du milieu familial pathogène afin de le rééduquer par l’apprentissage et la formation professionnelle. La justice prononçait des peines suffisamment longues afin que le mineur sorte avec un diplôme d’aptitude professionnelle en main. L’éducation surveillée mettait donc l’accent sur la formation professionnelle, qui était dispensée au sein de gros internats isolés des zones urbaine, les Institutions publiques d’éducation spécialisée IPES.
Cette phase sera l’image même du duo juge des enfants éducateurs de l’Education surveillée. Ce qui permettra aux éducateurs de s’affranchir du joug de l’administration pénitentiaire en cultivant leur légitimité professionnelle. Le juge quant à lui pourra s’appuyer sur les structures et les éducateurs de l’éducation spécialisée.
« La logique de l’espace contraint, c’est quand même la re-narcisisation ». Ces jeunes par leurs actes délictueux formulent une demande ils sont victime avant d’être auteurs. Victime d’une carence affective, de conditions de vie précaires, insécurisantes. Le jeune n’a pas confiance en l’adulte qui l’a blessé, abandonné, négligé par le passé. Le travail va consister à prendre conscience qu’il y a des adultes à qui il peut faire confiance. Le jeune pourra ensuite trouver dans le regard de l’autre une reconnaissance. Ces jeunes ont besoin d’être estimés par ceux qu’ils estiment.
Le CER a recruté une psychologue qui « fait un travail formidable avec les jeunes ». « Un accompagnement, très régulier avec le jeune et aussi avec les éducateurs. » La parole, permet au jeune de se raconter, d’apprendre à formuler clairement ses demandes, verbaliser ses émotions.