Je me suis intéressée à la décision auprès des personnes vulnérables, car c’est un sujet de
remise en question permanente. En effet, lors de mes expériences de terrain, je me suis demandée :
qui décide quoi ? Quels sont les impacts de nos décisions sur autrui ? Y a-t-il une « hiérarchie » de
décision ? Quel est le rôle du/des professionnel(s) autour des processus de décision, comment doit-il
travailler avec l’usager et son entourage ?
La décision est le résultat d’un travail de réflexion. C’est en quelque sorte un passage obligé,
car une situation ne peut rester figée. Le professionnel a pour rôle d’orienter la personne, non pas
vers une décision donnée, mais vers la prise d’une décision. Certaines personnes ne pensent pas
avoir cette possibilité de décider, je pense que notre rôle est de leur en faire prendre conscience, afin
qu’ils puissent avancer dans leurs prises de décision.
Toute la difficulté de l’aide à la prise de décision est de ne pas influencer la personne. Bien que le
professionnel accompagne le résidant dans une démarche la plus neutre possible, certains usagers
sont tentés de prendre des décisions pour « faire plaisir à l’éducateur », et ainsi n’affirment pas
réellement leur désir.
La décision est indispensable pour s’affirmer et surmonter les épreuves de la vie. Or nous
avons vu dans ce dossier que l’acte de décision n’est pas insignifiant, et réveille parfois des
problématiques familiales antérieures, un avenir parfois incertain et douloureux, mais aussi une
promesse d’avenir, une amélioration du quotidien, etc.
Je pense qu’il est important, en accord avec les nouvelles lois, d’être attentif à ne pas décider pour
autrui, mais plutôt avec autrui.
En institution, on travaille l’autonomie avec les personnes en situation de handicap, mais la
vie en collectivité inclus des règles à respecter, comme les horaires de sortie, des repas, les
autorisations de visite ou non, etc. Le professionnel a le devoir d’accompagner l’usager vers
l’autonomie, mais il a aussi une obligation de protection.
Il peut donc arriver durant les temps quotidiens que l’éducateur prenne des décisions pour le
résidant, alors que l’usager serait en mesure de les prendre lui-même. Il est donc important de se
remettre en question quant aux décisions que l’ont doit prendre, que l’on peut prendre, ou qui
appartiennent à l’usager