L'anorexie à l'Hopital
A l’heure actuelle, il n’est pas un seul magazine féminin qui ne fasse pas l’éloge de la minceur et ne recense pas les moyens pour y parvenir, depuis les régimes amaigrissants jusqu’aux interventions chirurgicales, en passant par les exercices physiques : « 100 idées minceurs auxquelles vous n’aviez pas pensé », « Minceur express : Perdez une taille en une semaine »… Beaucoup d’anorexiques sont rentrées dans leur maladie par un régime qui a mal tourné.
Ce mémoire est consacré à l’étude de la prise en charge de ces adolescentes anorexiques. Si la littérature médicale est riche de protocoles thérapeutiques, d’articles théoriques, d’analyses psychopathologiques et d’autobiographie, peu de publications décrivent la prise en charge de l’anorexie. La spécificité de mon mémoire, et son objectif, est la construction d'une approche sociologique sur un objet a priori psychologique, voire clinique : l'anorexie. Mais comment peut-on faire une sociologie de l’anorexie et de sa prise en charge ?
Le «culte de la minceur», les représentations médiatiques du corps féminin, les changements des habitudes alimentaires, sont souvent invoqués pour expliquer la multiplication des cas d'anorexie mentale chez les adolescentes. L’anorexie semble alors faire appel à la sociologie seulement pour mesurer l’impact du contexte socioculturel sur la maladie.
Or, ce mémoire utilise la sociologie pour étudier l’anorexie en général, et les difficultés que rencontrent les soignants lors de la prise en charge des patientes anorexiques.